Un page se rendit à l'entrée de la Chancellerie pour y déposer l'annonce du Comte ainsi que son jeu de clefs de la Chancellerie.
A l'attention de Sa Majesté Frim du Comtat, Marquise de Provence, Vicomtessà de Cavaillon,
A l'attention de Clément de Paré, Chancelier du Marquisat de Provence, Senhor de Mormoiron,De nous, Yueel-Arystote de Champlecy, Doyen de l'Assemblée des Nobles, Héraut du Marquisat de Provence, Comte de Cassis, Vicomte de Carpentras,
Nous prenons la plume ce jour afin de vous annoncer notre démission aux charges d'Ambassadeur de Provence auprès du Comté du Languedoc et du Duché de Guyenne,
En effet, nous estimons ces charges incompatibles avec celle de Doyen et de Héraut. Les discussions menées par la Chancellerie et le Marquisat avec le Royaume de France dans l'objectif d'une reconnaissance mutuelle des deux noblesses ont été menées en dépit de tout bon sens.
D'une part, parce que les organes représentant la Noblesse de Provence en ont été exclus qu'il s'agisse de l'Assemblée des Hérauts du Marquisat de Provence ou de l'Assemblée des Nobles ;
D'autre part, parce que l'attitude du Chancelier à l'égard de la Noblesse dont il fait partie laisse à supposer qu'il fait fi de celle-ci.
Ainsi en tant que Doyen de l'Assemblée des Nobles, il serait insultant pour mes pairs que nous continuions à assumer une charge de diplomate et répondions de la politique diplomatique qui n'a su les représenter efficacement et dans le respect.
Par ailleurs, à la lecture des notes du scribe de l'Assemblée des Nobles, nous avons découvert que le Chancelier du Marquisat de Provence, a remis en cause notre utilité en tant que diplomate nous comparant à un portier et en mettant en avant le fait que les provinces que nous avions en charge n'étaient pas d'une grande nécessité pour la diplomatie provençale : nous gageons que ces provinces seront ravies de l'apprendre !
Nous vous faisons parvenir le reste de notre propos par une missive privée afin que notre colère à l'égard de ce qui a été dit ne transparaisse pas dans cette annonce.
Les risques de dévoiler les propos du Chancelier ou la politique diplomatique menée par le Marquisat, m'amènerait sans nul doute à voir mon allégeance remise en question, car j'ai acquis la certitude que si cela était entendu par d'autres provinces, la Provence serait en danger immédiat.
A Sa Majesté Frim du Comtat, que le Très Haut vous garde, vous qui êtes si mal entourée,
A Clément de Paré nous n'avons rien à ajouter, votre bêtise vous rendrez inapte à tout sous-entendu,
Fait et scellé à Carpentras, le huit mars de l'an quatorze cent soixante trois,